Missions, médecins, jusqu’au monde du monde, 1989
Tout commence à Orly le 22 décembre 1989. Ce soir-là, on vient d’annoncer la nouvelle de la chute de Ceaucescu. Un ami anesthésiste engagé dans Médecins du Monde m’entraîne en quatrième vitesse à l’aéroport d’Orly : là, une partie du Hall numéro 2 est occupé par une bande de médecins aux allures d’aventuriers. Ils sont spécialistes du sida, chirurgien ou généraliste, appartiennent tous à MDM, et attendent le départ hypothétique d’un avion affrété par l’ONG pour la Roumanie. Ils seront les premiers à entrer dans la ville de Bucarest libérée du joug des époux Ceaucescu, et je serai du voyage.
Depuis cette date et jusqu’à la ville de Banda Aceh balayée par le tsunami de janvier 2005, j’entrepris de suivre les french doctors au Niger, à Saint-Pétersbourg, du Kurdistan irakien à Sarajevo, la capitale bosniaque assiégée. J’irai à New York au siège de Doctors of the World ou à Paris, auprès des bénévoles qui sillonnent les rues de la capitale chaque nuit.
Pendant toutes ces années, brinquebalés parmi les tourments de l’histoire contemporaine, les médecins partaient pour de longs mois ou pour des missions d’urgence.
Gérard Rondeau