Bamako, Les téléchargeurs, 2015
Depuis deux décennies, le téléphone portable a indubitablement créé une petite révolution au Mali, palliant le manque de lignes fixes. Bamako, sa capitale, a ainsi vu apparaître de nouveaux vendeurs qui, derrière leur ordinateur portable, téléchargent la musique aussi populaire que variée.
Appelés téléchargeurs, ces commerçants de musique ont pris place rue Fankélé Diarra, qui attire également les musiciens souhaitant partager leurs productions. Les transferts de musique se font alors très rapidement : morceaux et clips vidéos sont installés sur clé USB ou puce de téléphone et passent de main en main via bluetooth, accélérant le processus de découverte de nouveaux artistes. Sans véritable connexion internet, les utilisateurs peuvent dès lors accéder à toute la musique désirée, mais surtout vécue et partagée.
La multiplication de ces boutiques de partage et de téléchargement illégal a cependant changé les pratiques professionnelles des musiciens car la vente de CD a considérablement chuté les obligeant ainsi à se produire plus régulièrement, notamment lors de Balani Shows, petits concerts organisés par des habitants d’un quartier. Les réseaux sociaux sont ainsi des outils de promotion mais également de piratage difficilement contrôlables.