Les Grandes Vacances
“L’idée de fabriquer des fictions, l’idée d”une équation possible entre la photographie et les mannequins m’ont saisi tout d’un coup. Les enfances de chair et de plâtre, les lumières du Luberon, la nostalgie et l”actualité des désirs, cristallisées ensemble par cette opération magique de l’enregistrement photo. Le pouvoir de figer, d’éterniser en lumière, d’attester au regard du monde la perfection l’un instant.
L’été 1976, tout a démarré en trombe. J’ai senti éclater mes forces et ma jeunesse. J’ai rempli la méhari de mannequins et j’ai envahi les chemins, les dortoirs de la maison d’enfant de mes parents, le cimetière de Lioux, la piscine de Saint-Saturnin, les plages des Saintes-Maries de la mer en Camargue. Je fixais en hâte les poses, après le déclic, je remballais tout, je repartais.
Je devinais que ces petits hommes « dévitrinés », en investissant ces lieux marqués par mon enfance libéraient des forces inconnues, mettaient à jour de sublimes, de magistrales évidences.”
Extraits vidéo : Jean-Claude Larrieu & Jean Real
Photos & textes : Bernard faucon
Montage : Louis Chabaud
Summer Holidays, 1976-1981
The idea of fabricating fictions, the idea of a possible equation between photography and the dummies, struck me quite out of the blue. Childhoods made of flesh and plaster, the many lights of the Luberon, the nostalgia and actuality of desires, crystallised together through the magical operation of the photographic record. The power to fix, eternalise in light, attest to the world the perfection of an instant.
The summer of ’76 got off to a flying start. I could feel my strength and my youth burst open. I filled the Mehari (my cheap Citroen open-top car) with dummies and I was all over the drives, the dormitory in my parents’ children home, the churchyard in Lioux, the swimming-pool in Saint-Saturnin, the beaches of Saintes-Maries de la Mer in the Camargue. I would hurriedly set up the dummies , and after the shot, pack up and set off again. As they invested those places that bore the mark of my childhood I imagined that those little men freed from their shop-windows, released unknown forces, brought to light sublime, masterful evidence .
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