Zoologies, 1982
« Les animaux ont, en général, le malheur d’être ceux auxquels personne ne demande leur avis. Il y a beaucoup de façons de mesurer le (ou les) progrès, y compris l’opinion pessimiste, qui consiste à nier l’existence du monde u progrès dans l’histoire de la planète. On peut définir le progrès par les développements de la technique, l’augmentation de l’espérance de vie moyenne, la réduction du nombre de guerre ou, comme Baudelaire, par « la diminution des traces du péché originel ». Une des mesures du progrès moral me semble être l’augmentation sur la terre, ou la diminution, du nombre des êtres vivants à qui on ne demande pas leur avis. (…)
L’œil précis, froid et cruel de Michel Vanden Eeckhoudt nous oblige à voir ce que les badauds du zoo oublient peut-être d’apercevoir : que les bêtes dans leur enclos constituent la grande exposition permanente de la tristesse. »
Claude Roy