Voyage ordinaire, 2016
Denis Dailleux, qui a fait de l’Egypte son sujet de prédilection depuis plus de 15 ans, s’est ainsi immergé dans les quartiers populaires du Caire pour faire le portrait des conducteurs de tuk-tuk.
Au Caire, les tuk-tuk sont un moyen privilégié de transport dans les quartiers loin du centre-ville. Ces petits trois-roues à moteurs venus de Thaïlande sont un moyen populaire et bon marché d’atteindre des endroits difficilement accessibles en voiture ou en transports en commun. Ils offrent une certaine liberté aux femmes qui peuvent quitter leur lieu de vie sans être vues de leur entourage et sont une source de revenu pour un pays où le chômage des jeunes atteint 70%.
Car les chauffeurs de tuk-tuk sont en majorité de jeunes hommes qui circulent dans les cités dortoirs sans âme et poussiéreuses de la banlieue du Caire et c’est d’eux que Denis Dailleux a choisi de faire le portrait. A l’arrêt, ils sont pris dans leur environnement et devant leur véhicule et témoignent ainsi du quotidien de milliers d’Egyptiens. Cependant, suite au coup d’Etat du général Al-Sissi, le gouvernement, soutenu par l’armée, dénonce la popularité de ces taxis de fortune en soutenant qu’ils sont utilisés par des criminels pour prendre la fuite.