Maroc
C’est d’abord au Maroc que Denis Dailleux installe son dispositif photographique, au milieu des terrasses montagneuses de Tirdouine, où l’iris est cultivée à plus de 1 600 mètres d’altitude. Les femmes en ramassent les rhizomes afin qu’ils soient pelés à la main et mis à sécher pendant plus de trois ans. Ce n’est qu’alors que le parfum se développe entièrement. Dans cette région où l’agriculture de subsistance est encore relativement importante, la culture locale de l’iris et le revenu qu’elle génère est essentielle pour les familles.
Le voyage se poursuit dans les régions désertiques d’El Kelaa des M’Gouna où près de l’oasis de Dadès s’étend la vallée des roses. Les roses de Damas y sont cultivées sur les haies séparant les parcelles agricoles, et dégagent un parfum des plus entêtant. Elles sont cueillies à l’aube par les femmes, et la fin des trois semaines de récolte est célébrée dans toute l’oasis.
Denis Dailleux
Inde
Au sud de l’Inde, dans la province industrieuse du Tamil Nadu, la culture des fleurs de jasmin et des tubéreuses n’est pas tant destinée à la parfumerie qu’aux immenses marchés de fleurs de la région, où les hindous achètent colliers et pétales destinés aux offrandes. La cueillette des tubéreuses, ces petites fleurs d’ivoires perlant aux sommets de longues tiges vertes, s’effectue dès 1 h du matin. Les femmes en sari se penchent à droite puis à gauche pour récolter la plante qui diffuse un des parfums les plus capiteux du monde végétal. Puis, à l’aube, commence la récolte très délicate des fleurs de jasmin. Leur parfum très intense s’échappe de pétales particulièrement fragiles, dont la cueillette demande les plus grandes précautions.
Denis Dailleux
Madagascar
C’est à Madagascar que pousse la plus belle vanille du monde, dans la forêt tropicale du district de Sambava. La culture de la vanille demande une attention toute particulière ; l’homme intervient à chaque étape, de la pollinisation manuelle des pistils au séchage des gousses une fois mortifiées, c’est à dire ébouillantées. Tout au long du processus qui permet de dévoiler la grande richesse d’arôme de la vanille, les gousses sont triées et sélectionnées afin de ne garder que les plus pures.
Le voyage se termine sur l’île des Comores, où pousse l’ylang-ylang, dont le nom signifie la « fleur des fleurs ». Vénérée par ceux qui la cultivent, l’ylang-ylang doit être récoltée à l’aube et distillée dans les deux heures qui suivent la cueillette sous peine d’altérer la délicatesse et la complexité de son odeur. Il faut près de 50 kg de ces fleurs que les femmes cueillent en chantant pour extraire un kilogramme d’essence.
Denis Dailleux