Sur le tournage de Camille, 2019
En 2014, Camille Lepage, photojournaliste française installée à Bangui, perdait la vie dans des circonstances non élucidées, alors qu’elle couvrait le conflit opposant Sélékas et milices anti-balaka, dans la campagne centrafricaine.
Quatre ans plus tard, Michael Zumstein, qui a côtoyé la jeune photographe en documentant lui aussi la guerre civile pour la presse française, a suivit le tournage d’un film inspiré de ces évènements tragiques.
Le réalisateur Boris Lojkine, déjà remarqué avec Hope, qui narrait le destin de migrants africains en route vers l’Europe à la manière d’un documentaire,
s’est lancé dans la production de son nouveau long métrage en s’entourant d’une équipe de réalisation quasi-exclusivement centrafricaine. Acteurs, figurants, mais aussi chef-opérateurs, cadreurs et scriptes ont été formés par le programme des ateliers Varan, institution réputée pour ses formations exigeantes au documentaire. Si le tournage est l’occasion de faire rejouer des scènes encore gravées dans l’inconscient collectif d’un pays meurtri par plusieurs années de conflits, il agit comme une expérience cathartique, entre travail de deuil et exutoire.