Poison, 2016
« En à peine trente-cinq ans, la biodiversité a chuté de plus d’un quart à cause de la croissance démographique et des modes de consommation qui lui sont associés. La surexploitation actuelle épuise les ressources, la destruction des écosystèmes entraine une disparition des espèces. À la complexité de ces problèmes, s’ajoute le dérèglement climatique.
Ceci est un fait. Et c’est aussi un fait, qu’une espèce, la nôtre, semble en être responsable.
La série « Poison » explore ces thématiques. Des figures féminines se retrouvent, seules, au cœur de scènes de destruction, d’altération, ou de situations représentant les irrémédiables effets de notre activité sur l’environnement.
Etant données l’ampleur du sujet et la diversité des conséquences, incarner les problématiques environnementales n’est pas chose facile. Si le monde semble avoir pris conscience, dans l’idée, du problème, nous faisons tous face, dans la réalité de notre quotidien, à des situations qui nous laissent impuissants, ou que nous choisissions d’ignorer. Ce désarroi est le point de départ de cette série.
Dans ma série précédente, les figures féminines étaient mise en scène pour incarner les sentiments liés à la maternité. Et c’est précisément ce lien à la maternité, au fait de donner la vie, qui m’a poussée à recourir de nouveau à cette figure de la féminité : en la confrontant à des scènes de destruction, le contraste des charges symboliques est renforcé. Les compositions, précises mais complexes, sont pensées pour susciter interrogations, réflexions et interprétations. Une implication du spectateur essentielle à mon sens pour faire naître un questionnement intime et profond sur notre attitude face à l’urgence climatique. »
Guia Besana