Paris forever (VU’ à Paris), 2006
Dans Paris, ville du cinéma, Richard Dumas, tel un écrivain, laisse errer son œil et son âme.
Faisant sien l’esprit de La chambre verte, il dialogue avec ses chers disparus comme, sans doute, le couple Straub et Huillet croisé, signe du destin, au cimetière. Arrêt sur la tombe de François Truffaut, visitée par les chats. Jean-Pierre Léaud et quelques autres font les quatre cents coups sur celle d’Henri Langlois. Juliette a retrouvé Man Ray. Le tombeau d’Oscar est barbouillé de rouge à lèvres.
Comment photographier l’absence ?
Tout commence rue de Seine, avec la sensualité minérale d’une sculpture à la taille de guêpe. On sent que cette première image de la série Paris Forever fut une question de vie ou de mort. Plus tard, les seins d’une statue de cimetière, jaillissant de la pierre, font surgir l’érotisme. On pense à Bataille. Désir de retenir ce qui va disparaître, de s’interroger sur la représentation. La photographie de Richard Dumas réveille les morts.
« Dans ma vie, je n’ai jamais peint un tableau récent ». Man Ray