Nord-Mali, avec les combattants du MNLA, 2014
Fehrat Bouda a, accompagné les rebelles touaregs, dans leur fief : la région de Kidal, au Nord-Mali, à 1200 kilomètres de Bamako. Il a exceptionnellement pu y partager le quotidien des membres du mouvement indépendantiste MNLA (Mouvement National pour la Libération de l’Azawad) : entraînement des nouvelles recrues, sécurisation de leurs positions et, pour la première fois dans l’histoire du mouvement, administration totale de plusieurs villes et villages (Kidal, In Khalil, Tessalit etc.).
La zone, contrôlée par les Touaregs indépendantistes reste extrêmement dangereuse du fait de la présence de groupes de narcotrafiquants et de djihadistes d’Ansar Dine sur le terrain. Le mouvement rebelle touareg essaie de maintenir ses positions dans la région de l’Azawad qu’ils réclament en vain depuis un demi-siècle.
Le MNLA recrute activement pour éviter les assauts des islamistes qui poursuivent les attentats kamikazes en ville et les guet-apens en plein désert. Il s’oppose par ailleurs aux soldats de l’armée régulière qui aimeraient reprendre le contrôle du nord du pays.
Pour la première fois dans l’histoire de la rébellion touareg, des femmes ont décidé de prendre les armes. Dans la société touarègue, les femmes bénéficient d’un statut inégalé : détentrices des savoirs et des richesses, elles sont les gardiennes des traditions. Dès lors, leur implication récente dans le conflit militaire est le signe d’une nouvelle évolution de la rébellion.