Mayo Photo Studio, 2014
Dans un camp de réfugiés des environs de Khartoum, Pieter Ten Hoopen a dressé le portrait de soudanais, patients et personnels, d’une clinique humanitaire, loin des conflits incessants.
Depuis les années 1960, le Soudan n’a presque jamais connu la paix. À la suite de la déclaration d’indépendance du Sud-Soudan en 2011, la situation s’est aggravée, particulièrement dans le nouvel État. Au Darfour, dans l’Ouest, les civils sont toujours menacés par la guerre civile qui fait rage depuis 2003. Près de 35 millions de personnes ont fui les violences. 2,5 millions d’entre eux ont trouvé refuge dans les camps de la périphérie de Khartoum. Le camp de réfugiés de Mayo est l’un de ces camps. Il abrite plus 250 000 réfugiés, pour la plupart originaires du Sud Soudan ou du Darfour. Les conditions de vie dégradées et la promiscuité menacent les populations les plus fragiles, et la santé y est un souci majeur. Dans l’enceinte du camp, une clinique a été fondée en 2005 par »Emergency », une ONG médicale italienne, afin de soigner et d’assurer le suivi des enfants du camp. Chaque jour, les médecins accueillent et examinent une cinquantaine d’enfants. De nombreux Soudanais y sont en outre employés : personnel d’administration, docteur, homme de ménage.
C’est cette diversité humaine qu’ a voulu saisir Pieter Ten Hoopen qui, à proximité de la clinique, a dressé un studio éphémère : patients en attente de soin, enfants sous traitement, responsables et employés,…le studio leur offre, le temps d’une pose, une évasion, et porte un autre regard sur la réalité des camps, loin des clichés habituels. Un fond blanc, une lumière stricte, des visages graves et sereins. Un moment de dignité pour les victimes, un moment d’honneur pour ceux qui les soignent.