Les travaux et les jours, 1999
« Si la classe ouvrière venait à disparaître, les sociologues, et entre autres ceux qui se sont spécialisés dans l’étude du monde du travail, seraient bien embêtés. Sans objet d’étude, ils viendraient grossir les rangs des chômeurs et c’est de l’intérieur qu’ils pourraient disserter sur la Nouvelle Pauvreté. Sur cet argument qui lui procure une véritable jubilation, Manuel Vázquez Montalbán règle leur compte au jargon et aux prétentions de certains praticiens des sciences humaines. Férocement.
Dans le viseur de Michel Vanden Eeckhoudt, les travailleurs existent bel et bien. Dans leur diversité, leur archaïsme, leurs gestes, leur grandeur et leur humilité. Ils dansent dans l’espace de l’atelier, sont avalés par les machines, se livrent à d’étranges rites, se dédoublent pour une série de gags visuels qui vont bien au-delà de l’anecdote.
C’est avec un humour constant que les deux approches dialoguent pour installer une vision amusée mais sérieuse du monde du travail, entre tendresse et grand éclat de rire. » Christian Caujolle