Les rues de Paris, 2015
À la redécouverte de sa ville natale, Guillaume Zuili nous livre ici un regard poétique sur le tumulte de Paris. Une poésie qui, si elle renvoie au spleen baudelairien, emprunte aussi au charme suranné des romans et des films noirs. La rue parisienne apparaît tantôt sombre et inquiétante avec ses rideaux métalliques tirés et ses murs décrépis, tantôt bruyante et vrombissante lorsque les passants s’agrègent en une masse informe sur les trottoirs, en quête d’un bus, d’un magasin ou d’une place à la terrasse d’un café. Puisque « jouir de la foule est un art », Guillaume Zuili excelle à figer ce mouvement à hauteur d’homme, dans des cadrages serrés qui permettent des compositions où des ombres et des reflets laissent à peine deviner l’environnement dans lequel elles évoluent.
Si quelques indices de localisation sont essaimés sur ce parcours, aucune place n’est laissée à la ville « carte-postale » et nous sommes alors plongés dans un territoire à la géographie changeante et toute personnelle du photographe.