Les chemins égarés , 2017
Des lieux de rencontres sexuelles, on en trouve partout mais pas n’importe où pour autant. Autrefois situés au cœur des centres urbains, ils sont aujourd’hui presque exclusivement implantés en frontière ou en dehors des villes. Espaces autonomes et gratuits, leur localisation exacte échappe au regard des non-initiés.
Les chemins égarés est une réflexion sur ces espaces de liberté où s’exercent des désirs d’expériences entre hommes de tous âges et de tous horizons.
Se tenant à l’écart du sensationnalisme que pourrait induire un travail dans le champ de la sexualité, la photographe Amélie Landry emprunte une forme de recherche inspirée des sciences sociales pour réaliser des photographies de paysages, des portraits en situation, des cartographies des territoires et, enfin, un important recueil de paroles d’usagers.
Le dialogue entre ces éléments révèle le caractère polysémique de ces espaces : jardin secret proposant une échappée du quotidien, lieu de silence propre à la rêverie ou à l’introspection, territoire sauvage ré-actualisant une relation animale à l’autre et à la nature, lieu de réappropriation de l’expérience sensible à l’ère numérique, lieu politique enfin, de reconquête d’un espace collectif, tant réel qu’imaginaire.
Après cinq années de travail, Les chemins égarés prend en Janvier 2017 la forme d’un cross média associant un livre aux Editions du Bec en l’Air, une création radiophonique diffusée sur France Culture et une exposition à la Galerie VU’.