Le constructivisme à Ekaterinbourg, 2013
En septembre 2013, le G20 s’est réuni dans la ville de Saint-Pétersbourg. À cette occasion, l’agence d’information nationale Russe RIA NOVOSTI a mandaté vingt photographes de renommée internationale (chacun issu d’un des pays du G20) pour réaliser un reportage sur la Russie. L’ensemble de leurs travaux a donné lieu à une exposition au Palais de Marbre de Saint-Pétersbourg et à la publication d’un ouvrage. Guillaume Zuili a été choisi pour représenter la France. Le sujet qui lui a été confié est en lien direct avec ses thèmes de prédilection : il a photographié l’architecture constructiviste des villes de Moscou et Ekaterinbourg (Oural). L’œuvre de Guillaume Zuili interroge depuis ses prémices la mémoire des villes. Aussi ne pouvait-il manquer d’être aussitôt investi par les marques mémorielles et architecturales de ces bâtiments érigés au début du siècle, par la structure de leurs façades, de leurs ornements, et la force des signes typographiques qu’on y retrouve.
Le constructivisme, mouvement architectural, pictural et photographique s’est développé en Russie au début du 20ème siècle. Emblématique de la révolution Russe, il a marqué l’histoire de l’art et des avant-gardes, avec des figures majeures comme Kasimir Malévitch ou Alexandre Rodtchenko. Rodtchenko, dont on ne peut d’ailleurs ignorer l’influence sur l’œuvre de Guillaume Zuili, qui, sans pour autant la plagier, est empreinte de réminiscences de la photographie des avant-gardes européennes. Ainsi, le photographe, qui se consacre à l’exploration du territoire américain et de sa mythologie depuis plus de dix ans, a réalisé, à l’Est cette fois, une série de surimpressions en couleur parcourant et donnant à voir une grande période de l’histoire, politique et artistique, de la Russie.