La guerre en Ukraine, 2022
À l’Ouest de l’Ukraine, la ville de Lviv est relativement épargnée par les combats depuis le début de l’invasion russe. Elle accueille le flot massif de déplacés ukrainiens qui arrivent en gare avec l’espoir de rejoindre la Pologne frontalière et d’y trouver refuge. A l’arrière, la population reste solidaire et active : certains civils confectionnent des filets de camouflage pour les soldats, malgré le danger. Car la ville reste soumise à des alertes aux bombardements.
Devant l’église militaire des Saints-Apôtres-Pierre-et-Paul de Lviv, c’est une large procession qui afflue, dans la grisaille environnante. Ici, les funérailles se déroulent presque quotidiennement, et ce depuis les tous premiers jours de la guerre. Une mère enterre son fils tué dans le bombardement d’un bâtiment administratif à Mykolaïv, au sud-est. Des soldats rendent un dernier hommage à leurs compagnons, morts au combat pour l’Ukraine.
Ailleurs dans la ville, des civils cherchent des casques et des gilets pare-balles pour partir au front. Parmi eux, un ukrainien témoigne du lavage de cerveau subi par sa famille restée en Russie : « c’est douloureux pour moi car ils croient que les Russes aident les Ukrainiens à se débarrasser d’un gouvernement nazi ».
Dans l’oblast de Kyiv, à Borodyanka, tout n’est que ruine et saccage. Les rares immeubles restés debout sont calcinés ; la ville a été éventrée. Depuis le 6 avril et le départ des troupes russes, les forces de sécurité ukrainiennes déblaient le terrain, à la recherche de mines potentiellement posées par l’envahisseur. Les services de secours, eux, sont à la recherche de survivants. À quelques kilomètres, Boutcha révèle également l’horreur du massacre.