À Mossoul, les civils émergent des décombres
Le 9 juillet 2017 l’État Irakien reprend le contrôle de la ville de Mossoul, alors aux prises des mains de l’État Islamique, changeant le visage du conflit après des mois de chaos. Une victoire acquise grâce à la mobilisation conjointe des soldats de l’armée irakienne, des peshmergas kurdes, des miliciens chrétiens, sans oublier les frappes aériennes, les tirs d’artilleries et les forces spéciales au sol de la coalition internationale. Une victoire acquise au prix fort. Des milliers de victimes gisent sous les décombres, les quartiers de la rive Ouest de Mossoul ont été laminés, la vieille ville fracassée, ses maisons écroulées, ses ruelles remplies de gravats.
Lâm Duc Hiên était dans le quartier de Siraj Khana. Sur place, les civils subsistent au milieu des ruines et tentent de passer du côté de l’armée irakienne sous les bombardements et les tirs. L’armée continue de procéder à des arrestations où tous les suspects sont passés au crible en montrant patte blanche : leurs mains ne doivent sentir aucune odeur de poudre au risque de prouver leur appartenance au groupe armé. Car si l’État Islamique ne contrôle plus la zone, il n’a pas pour autant disparu ; des centaines de djihadistes se faufilent parmi les civils pour tenter de fuir.
La fuite des civils face à Daech
Le 4 octobre 2017, la ville de Hawija, l’un des deniers sanctuaires de l’État Islamique en Irak du Nord, a été reprise aux terroristes après avoir été le théâtre d’un assaut de la part des forces gouvernementales aidées par des commandos américains, des combattants chiites et des Peshmergas Kurdes. Les combats n’ont duré que deux semaines.
La victoire à Hiwaja place désormais les soldats irakiens à la lisière de Kirkourk, l’une des zones que se disputent la région autonome du Kurdistan et le pouvoir central de Bagdad. Sous la menace de nouveaux combats et par peur de se faire persécuter par les milices chiite d’Hachd al-Chaabi, les habitants sunnites de la région fuient vers la zone kurde autonome, marchant parfois des jours entiers sous la chaleur du désert, pour trouver refuge dans les camps de réfugiés. Mais alors que certains d’entre eux sont soupçonnés d’avoir combattu pour l’EI, ils doivent tous faire face aux contrôles et à la méfiance des Peshmergas. Lâm Duc Hiên a suivi la fuite des civils.
Les réfugiés des camps de Qayyarah
Après la reprise de Mossoul par l’armée iraquienne en octobre 2017, la ville de Qayyarah, située à 70 kilomètres au sud de l’ancien bastion de l’EI, est devenue l’épicentre des réfugiés. Déplacés internes, enfants en bas âge, veufs et épouses de combattants de l’EI ; des centaines de milliers de réfugiés s’y confondent aux milieux des installations de fortune des six camps aménagés dans la zone.
Du camp de Jeddah à celui de Hamman Al-Alil, Lâm Duc Hiên s’est rendu sur place en novembre aux côtés des membres du Conseil Norvégien pour les Réfugiés (NRC) qui interviennent pour aider et enregistrer les réfugiés, dont nombre d’entre eux demeurent inquiets pour leur avenir, sans nouvelles de leurs proches et parfois, sans aucune preuve de leur identité.