La famine au Sud Soudan 1998
À répétition, le Soudan vit la guerre et la faim. Dans le Bahr-el Gazhal, le « pays des gazelles » au sud-Ouest du Soudan, la compétition était traditionnellement féroce dans les tribus Dinkas pour couronner le plus grand buveur de lait. Chez ces pasteurs semi-nomades, assez isolés du monde, chaque clan avait son champion, symbole de la puissance du groupe.
Mais l’année 1998 n’a pas célébré ce concours ancestral : la famine, aggravée par la guerre était trop forte. Trois années sans pluie ni récolte ont épuisé les dernières réserves, et, depuis 1983, un conflit sans merci opposant le régime islamiste de Khartoum face aux chrétiens et animistes du Sud menés par l’Armée populaire de libération du Soudan (APLS) a déchiré le Soudan.
Une guerre où la famine est utilisée comme une arme devant l’indifférence de la communauté internationale, alors que plus d’un million de civils auraient succombé d’après les organisations humanitaires.
Lâm Duc Hiên, aux côtés de Médecins Sans Frontières, s’est rendu à Bahr-el Gazhal, une des régions les plus touchée par la famine qui a comptabilisé plus de 70 000 victimes de la faim.