L.A Cruising, 2014
«La conduite sans fin est l’une des particularités de Los Angeles ». Reine de cette mégalopole où tout est fait en fonction d’elle, la voiture peut même être l’outil parfait pour explorer l’urbain. Au volant se découvre une quotidienneté visuelle bien souvent ignorée à force de banalité. Les enseignes publicitaires, faites pour le conducteur sont des éléments centraux de son univers visuel. Les dessins de rue ponctuent la monotonie des artères : les murs, les boutiques et les casinos exhibent des audaces graphiques criardes et tapageuses. Les images se font parfois floues et hâtives. Vitesse et mouvement génèrent des captures évasives et troublées, antithèses automobiles de l’instant décisif. Entre errance urbaine, clin d’œil aux films de Jim Jarmusch, polar solitaire à la Driver ou inquiétante étrangeté nocturne à la Mulholand Drive, Guillaume Zuili explore les possibilités visuelles d’une certaine forme de flânerie, celle offerte par la déambulation automobile, au source d’une esthétique trouble et distanciée.