Habitats, 2010 - Agence VU'

Habitats, 2010

Massimo Siragusa

Massimo Siragusa nous partage l’intimité la plus profonde d’habitants de diverses villes du sud de l’Italie. Voyageant de Naples à Palerme, s’arrêtant à Messine et Catane, ses photographies nous immergent dans les pièces à vivre d’habitats truffé d’objets : la cafetière expresso sur la table de la cuisine, la statue de la madone au pied du miroir du salon, autant d’objets aussi bien sacré que profane qui occupe l’espace quotidien.

En réalisant ces séries, Siragusa ne photographie pas seulement les architectures intérieures régissant le quotidien des communautés du sud, il dresse un portrait lucide des réalités socio-économique de l’Italie à l’aube de la crise économique et financière de 2008. Comme en témoigne ses séries sur le bidonville de Messine réalisé en 2008, où les murs des cabanes confinés, craquelant sous la moisissure, racontent l’austérité financière affligeant une communauté entière.

Habitats Naples
2008

Comme des décors de théâtre éternels, Siragusa photographie les intérieurs domestique des habitats napolitains, vidé de toute présence humaine, mais comblé d’ornements et objets. Le grand-angle du photographe sculpte les espaces, rendant les modestes studios napolitains d’amples terrains de jeux photographiques. Rappelant l’approche d’un anthropologue, ses photographies documentent les passions, coutumes et croyances caractéristique à la région de Campanie.

Habitats Bidonville de Messine
2008

Situé à la pointe de la péninsule italienne face à la Sicile, la ville de Messine est riche d’histoire. D’abord une colonie grecque antique, celle-ci atteignit finalement son apogée au milieu du XVIIe siècle. Aujourd’hui largement dépendante du tourisme, la crise financière de 2008 sévit la ville et ses habitants. Siragusa y photographie le bidonville de la ville

Habitats de Palerme
2009

A Palerme, la sensibilité photographique de Siragusa se prête aux couleurs livides des habitations populaires de la ville sicilienne. Une ancienne école et des containers occupé par des familles sans domicile ; une maison confisquée de la mafia désormais occupé par une famille ; des squats dans le quartier nord de la ville, tant de réalités et d’exemples d’anarchies urbanistique. Son nom signifiant « le refuge idéal » en grec ancien, Palerme incarne désormais une nouvelle forme de précarisation économique et sociale. Les photographies de Siragusa, illustrant le contraste entre la vieille ville historique de Palerme et l’ébranlement du logement, sont des témoignages tant révoltants que d’actualité.

Habitats de Catane
2010

A Catane Siragusa nous immerge dans les habitats de personnes aux occupations aussi diverses qu’un musicien, un collecteur de bouteille de verre ou encore d’une famille entière. Pour certains d’entre eux vivant dans des caves, les néons blancs substituent le soleil sicilien tapant dehors. Alors, les encadrements sur les murs et la télévision offrent une fenêtre vers l’extérieur, un imaginaire possible.

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