Groupes d’autodéfense au Mexique, 2021
Les groupes d’autodéfense, ou « milices communautaires », sont un phénomène social qui se multiplie sur l’ensemble du territoire mexicain.
Dans les espaces les plus pauvres d’Amérique latine, disparitions, massacres, travail forcé et vols engendrés par l’insécurité monétaire et les traffics de drogue menacent les populations, les obligeant à quitter leurs maisons, laissant tout derrière eux.
Face à l’abandon de l’Etat, dans une tentative désespérée de mettre fin à un cycle de violence, les communautés traditionnelles s’organisent en une force antagoniste aux autorités gouvernementales et aux cartels de la drogue. S’appuyant sur le droit coutumier de la constitution mexicaine, qui garantit une certaine forme d’autodétermination aux peuples indigènes, les civils ont recours à des méthodes qui rappellent les conflits latino-américains du siècle dernier pour se défendre.
En se relayant jour et nuit, les membres de la police communautaire indigène effectuent des rondes aux abords des exploitations agricoles, le long des sentiers souvent empruntés par les trafiquants.
Dans certaines villes, la plupart des hommes sont enrôlés dans ces polices et l’on enseigne aux enfants à tenir les armes pour se défendre.
La lutte pour le contrôle des territoires vulnérables dans les pays d’Amérique latine est incessante et les formes de résistance organique ne sont pas toujours pacifiques. On estime qu’il existe actuellement plus de 50 groupes d’autodéfense au Mexique, dont beaucoup ne sont pas encore reconnus par le gouvernement fédéral.