Les diamants sont éternels, Centrafrique, 2014
La Centrafrique, pays déchiré par de graves conflits entre chrétiens et musulmans, connait depuis quelques mois une baisse de sa production diamantifère. Malgré la dissolution de la Séléka, coalition de confession musulmane opposée à l’ex-président centrafricain François Bozizé, l’exploitation des mines alimente toujours le conflit. L’Est du pays est devenu le fief de l’ex-rébellion, tandis que l’Ouest reste sous l’influence des milices rivales, les anti-balaka. Ces violences intercommunautaires ont fini par endiguer la production, et pèsent sur l’économie d’un État en faillite.
Selon le ministre des Mines et de l’Energie Joseph Agbo, avant que le conflit n’éclate, le diamant faisait vivre près d’un quart de la population centrafricaine, soit 20% des recettes budgétaires et plus de la moitié des revenues d’exportation du pays. La fuite des collecteurs musulmans vers l’Est a paralysé un partie de la production. La Centrafrique avait déjà été suspendue en mai 2013 du Processus de Kimberley, le régime international de certification visant à empêcher que l’exportation des pierres précieuses ne servent à financer les conflits. Si cet embargo n’a pas réussi à stopper la contrebande illégale, il participe à freiner une économie déjà fragilisée.