CHAPSA, 2021
Exilés, travailleurs précaires, femmes fuyant les violences : le Centre d’Hébergement et d’Assistance aux Personnes Sans-Abri (CHAPSA), situé à Nanterre, accueille des sans-abris qu’il accompagne dans un parcours de soin. A la tête du service médical, la docteure Valérie Thomas ouvre les portes de l’hôpital au photographe Cyril Zannettacci.
Avec ses airs d’hôpital abandonné, le centre accueille des sans-abris depuis la fin du 19è siècle. A l’origine, il s’agissait d’une prison pour éloigner les mendiants. Il faudra attendre le début du 20è siècle pour qu’il devienne le centre que l’on connaît aujourd’hui. Mais n’ayant pas les mêmes ressources, ni la même réputation que la médecine classique, la médecine sociale souffre d’un manque considérable de moyens, de budgets et d’effectifs.
La crise sanitaire a évidemment ajouté de nouvelles contraintes et difficultés dans la gestion du centre. Bien qu’ouverte dès 2020, une unité Covid accueillant les cas infectés par le virus lors de la pandémie du Covid-19 a dû être fermée l’année suivante. Le personnel soignant, en nombre insuffisant, ne pouvait prendre en charge tous les patients qui se présentaient.
Chaque vague de contamination est une nouvelle épreuve pour l’hôpital et son effectif réduit, qui supporte de moins en moins les conditions dans lesquelles il travaille. La quasi-totalité des services sont en sous-effectif et le personnel, au bord du burnout, se mobilise tant bien que mal pour continuer les soins et protéger la santé des sans-abris.