Atlas, 2012
La série Atlas constitue une somme autobiographique, pétrie d’obsessions, d’apparitions et de découvertes. Photographier y apparaît comme un acte réfléchi, qui englobe la traversée d’expériences, de temps et de lieux ainsi que le désir latent de construire une image du monde dans laquelle l’auteur puisse se reconnaître.
Traduire ces émotions s’appuie sur le recours à la fiction, la recherche de l’étrange et de l’extraordinaire comme prétexte symbolique. Atlas relève un défi : celui de représenter le voyage nomade de sa propre expérience, au fil de ces espaces poétiques où l’insolite advient, où aucun artifice ne peut être calculé. Ici, la photographie essaie moins de capter que d’inventer (du latin “invenire”, découvrir), c’est-à-dire trouver quelque chose qui n’était pas donné d’avance.
La permanence de thèmes s’enroulant autour de l’idée du temps inspire également le projet. En travaillant ce fond permanent et atemporel, la série compile les expériences qui traitent cette sensation de révélation et continuent de questionner le désir de regarder, le sentiment de revenir toujours aux mêmes idées, en sachant que bien qu’étant toujours les mêmes, elles seront toujours différentes. En ce sens, photographier n’est autre chose que se manifester dans le paysage, en cartographiant un espace fictionnel, construit depuis une entité intérieure, douée d’intention, née de la nécessité d’entrer en communication, en se laissant porter par l’expérimentation et le contact avec les paysages, les corps et les choses.