Après le Dzud – Mongolie, 2010
Depuis des siècles, le peuple mongol a adapté un mode de vie pastoral se déplaçant à la recherche des meilleurs pâturage et campement. S’il vit par et pour les animaux, le nombre de nomades a fortement diminué en particulier ces deux dernières années. Il y a plusieurs raisons à cet exode, le Dzud (une tempête de neige qui dure plusieurs semaines avec des températures de -40, -50 C°) durant laquelle les animaux ne trouvent pas de nourriture et meurent pour beaucoup de faim et de froid. En 2010, des familles ont perdu plus de 90% de leur bétail. Des familles entières sont obligées de quitter les steppes pour vivre dans des villes.
De plus en plus de jeunes rejettent le mode de vie ancestral et rêvent d’une vie moderne, ils préfèrent chercher un travail à bas prix et vivre dans les conditions précaires de la ville plutôt que de rester à la campagne dans leurs yourtes traditionnelles.
Aujourd’hui sur les 2 800 000 de mongols, il reste moins d’un quart de nomades, plus de 70% de la population est urbanisée et vit pour beaucoup à Oulan-Bator.
Pour survivre, beaucoup de familles sont contraintes de fouiller inlassablement les ordures dans les décharges de la capitale pour revendre ensuite les matériaux récupérés. Souvent le travail à la tâche très pénible, n’est payé qu’à peine 3 euros la journée.
Pour échapper au froid extrême, des hommes, des femmes et même des enfants trouvent refuge dans des canaux souterrains de la ville qui restent surchauffés et leur servent d’abris, malgré l’insalubrité totale des lieux.