Nolwenn Brod — The Bleeding Horse
Exposition du 2 novembre au 8 décembre 2023
Galerie VU’
58 rue Saint-Lazare, Paris 9ème
Vernissage vendredi 10 novembre
18h30 – 21h00
en présence de la photographe
La Galerie VU’ consacre une grande exposition à l’œuvre récente de Nolwenn Brod en rassemblant trois de ses séries, Le Temps de l’Immaturité, Les Dahlias et Les Hautes Solitudes. Cette exposition est l’occasion de faire dialoguer ses différents ensembles et d’en montrer les transversalités, autant dans sa démarche que dans son approche plastique et sensible.
Avec Le Temps de l’Immaturité, Nolwenn Brod suit les traces de Witold Gombrowicz, de la Pologne à la France, puis à l’Argentine. Sans intention illustrative, elle embrasse l’oeuvre de l’écrivain polonais, qu’elle appréhende dans le monde d’aujourd’hui, imprégné d’histoire et de mémoire. Ses portraits et ses paysages viennent composer une constellation de fragments, qui se confrontent, se répondent et s’entremêlent.
Les Dahlias est une série réalisée à Chartres de Bretagne, dans le cadre d’une résidence au Carré d’Art. Dans cette petite ville peu animée, elle rencontre surtout des femmes, souvent seules, et qui ont parfois traversé nombre de douleurs et de violences. Avec bienveillance, elle leur donne corps et traduit leur vitalité inaltérable, faisant de ses photographies des écrins voluptueux, tantôt paisibles tantôt fébriles.
Les Hautes Solitudes, enfin, sont le fruit d’une longue résidence aux Champs Libres, Musée de Bretagne, lors de laquelle elle a réalisé une série d’images à Brest, sa ville natale. Y affleure une pluralité de relations tissées avec l’autre et la ville. Corps sociaux, corps géographiques, corps minéraux… la série se compose sur un mode qu’on pourrait qualifier de sédimentaire. Par les glissements qui s’opèrent entre les photographies, elle dessine un portrait en creux, emprunt de subjectivité, de la ville, à travers le temps vécu, historique, géologique ou militaire.
Nolwenn Brod va à la rencontres des êtres, des liens intimes, des territoires intermédiaires. Elle en explore les tensions et les changements infimes, les états émotionnels, charnels, spirituels et leurs ambivalences. Avec une attention d’une grande finesse et une délicatesse du regard, elle appréhende l’autre et le monde sans aucun rapport de prédation dans l’acte photographique. Elle les reçoit et les accueille, les effleure
avec acuité, les révèle aussi, dans une forme de déploiement poétique. Si ses images sont d’une grande sensualité, elles ne sont pas exemptes d’une dimension spirituelle. Car c’est en effet souvent dans la coïncidence des contraires que son travail prend sa pleine mesure. Son langage photographique se construit, en somme, sur le mode de l’oxymore. Alors, ses photographies suscitent la fascination par la simultanéité du surgissement du charnel, du sensible et du sensé.
Un ensemble issu de la série Les Hautes Solitudes sera exposé sur le stand de la Galerie VU’ (stand E14) au Grand Palais Ephémère du 8 au 12 novembre 2023.