Gérard Rondeau — Chronique d’un festival
Exposition du 8 octobre au 26 décembre 2025
Maison des Arcades
Impasse du Balladou. 83310 Grimaud
En 1989 et 1990, le journal Le Monde a envoyé Gérard Rondeau à Cannes pour couvrir les 42ème et la 43ème édition du Festival. L’enjeu : la publication d’une photo par jour illustrée par une légende de Danièle Heymann.
On retrouvera dans cette exposition, actualités et mythes pour un moment confondus.
« On ne connaît du festival que ce qu’il veut montrer : des stars, s’il en reste, et les bousculades programmées de la célébrité.
Les photographes, au Festival de Cannes, doivent porter le smoking au soleil comme des maîtres d’hôtel et attendre sur les terrasses, qu’on les lâche, à heure dite, en meute, sur leurs proies. Il est donc normal que les photographes, à Cannes, le plus souvent, ne mettent dans leurs clichés, que des clichés, leur frustration, leur amertume, et les seins nus consentants des pathétiques starlettes. Gérard Rondeau est venu à Cannes pour la première fois en 1989 et son regard, amoureux et intraitable, a tout changé. Il a vu la vérité de Cannes et il l’a saisie sans rancune ni a priori. Il a vu la solitude des dinosaures du 7ème art dans les suites tristes des palaces, et la gaité des badauds rassasiés de pan bagnats et d’autographes indéchiffrables. Il a vu la Croisette au réveil lavée de toute fatigue et la beauté de Nastassja Kinski.
Il a vu le fier galion du « Pirates » de Polanski, ancré à jamais dans la rade et devenu plus petit qu’un souvenir. Il a vu un homme serpent devant le nouveau Palais et le geste de Gregory Peck, qui disait au revoir. Il a tout vu Gérard Rondeau et surtout tout compris ».
Danièle Heimann, pour le Monde, 1990