Françoise Huguier – Russie oubliée
GALERIE VU’
Hôtel Paul Delaroche,
58 rue Saint-Lazare
75009 Paris
Du 10 mai au 16 juin 2023
Ouverture au public du mercredi au vendredi
de 12h30 à 18h30.
Sur rendez-vous les autres jours.
Villa Médicis, World Press, Académie, Afrique, Asie, Corée, Japon, Sibérie Polaire,… est-ce le parcours imprédictible d’une vie de photographe ou la simple histoire d’une photographe au caractère décidé et vagabond. Une photographe qui sait ce qu’elle veut, dit-on, mais qui ne le découvre elle-même qu’en regardant ses images.
C’est au doigt et à l’œil que Françoise Huguier sait désobéir aux attendus des situations où ses rêves l’emportent. En 1992, elle entreprend de Moscou aux confins de la Sibérie polaire l’un de ses voyages à la rencontre des gens qui habitent ces lieux lointains de notre quotidienneté, dont elle raconte la vie partagée dans un récit de proximité aux Hommes, « En route pour Behring ».
Trente ans plus tard, reparcourant la narration de ses images, elle prend conscience d’une dimension radicalement visionnaire de l’état des lieux dont elles témoignent. Entre paysages de glace et de désolation, les portraits des populations Nenets comme des ouvriers, sont projetées dans les images panoramiques et chaotiques des usines, dressant un récit d’une catastrophe annoncée. « En rééditant toutes mes photos, un autre voyage a émergé, davantage un état des lieux : l’urgence, aujourd’hui, surtout dans le Grand Nord, porte sur la fonte des glaces et le réchauffement climatique, dont on parlait peu en 1992. On voit pourtant clairement sur les images que le processus avait déjà commencé. Il me semble important de le montrer. »
L’entrée à l’Académie de Beaux-Arts de la photographe est pour elle un temps important de regard sur la longue histoire et à l’occasion de cette relecture du voyage en Sibérie nous exposons une sélection des photographies issues des séries les plus célèbres, de Secrètes à l’Afrique Fantôme, en passant par Kommunalka, de celle qui depuis plusieurs décennies est, comme elle le dit si bien, « sensible au bruit du monde ».