Denis Dailleux — Persan-Beaumont
Galerie du centre culturel Valery-Larbaud
20, rue Maréchal Foch, 03 200, Vichy (FRANCE)
Du 15 juin au 9 septembre 2019
Le nom de Denis Dailleux est associé à l’art délicat du portrait. Les photos d’enfants qu’il a réalisées à Persan-Beaumont (Val-d’Oise), dans les années 90, relèvent moins d’une photo documentaire que d’un geste vers l’autre.
Cadrer des enfants qui grandissent dans des cités aux perspectives bouchées est un défi. Denis Dailleux l’a relevé en resserrant le décor pour ne plus s’attarder que sur les corps menus, repoussant dans l’ombre la matière dure des murs. Ces images en noir et blanc, nées d’une chimie secrète, témoignent de sa capacité à détourner les clichés de la banlieue pour y réintroduire de la grâce et de l’innocence.
« C’est en rentrant de mon village où, durant l’été, j’avais photographié les habitants et ma grand-tante Juliette que j’ai fait la connaissance dans le train Corail des garçons de la cité « Le Village » de Persan. Ils étaient une dizaine et avaient passé quelques jours de vacances aux Sables-d’Olonne. Ils déambulaient de wagon en wagon avec un radiocassette qui diffusait du rap sans que personne ne les interpelle. Je leur ai montré les images de Juliette et je me souviens qu’en les voyant ils ont dit « Classe ! ». Et c’est à ce moment précis que je leur ai demandé s’ils étaient d’accord pour que j’aille les rencontrer dans leur cité. C’est Coco qui m’a donné son numéro de téléphone. À cette époque on parlait très peu des problèmes de banlieue mais ce n’est pas sans une petite appréhension qu’au début de l’automne 1987 je me suis enfin décidé à appeler Coco. Il m’a donné rendez-vous le dimanche suivant à la gare de Persan-Beaumont. Bientôt, j’ ai su que je tenais quelque chose. Comme une révélation photographique qu’autorisait le lâcher prise des enfants face à mon objectif. » Denis Dailleux
L’ouvrage Persan-Beaumont est paru aux Editions Le Bec en l’Air en avril 2018.