Working Class Heroes, 2014
Avec cette série de portraits d’ouvriers, que le photographe fait poser frontalement et intègre par un jeu de surimpression dans leur usine, Olivier Coulange questionne à la fois la condition ouvrière et le rapport ambivalent que ces sujets entretiennent avec leur outil de travail.
Symbole d’une économie en déshérence, où la peur de la récession et celle de la disparition pure et simple vont de paire, le monde industriel impose à sa composante humaine des changements structurels violents : délocalisations, intensification des cadences de production et suppressions d’emplois.
Les ouvriers qui, dans l’imaginaire collectif, semblaient liés à leur usine par une histoire commune faite de sacrifices mis au service d’un idéal productiviste, sont aujourd’hui tenus par la crainte du licenciement et leur remplacement par des machines ou par d’autres, ailleurs.
La fusion, au sein d’images en couleur, de portraits en noir et blanc documentant l’histoire du monde ouvrier, souligne la permanence des lieux et l’intégration de l’ouvrier dans son environnement. A moins qu’il ne s’agisse de sa propre disparition.