Vietnam, les enfants du Plateau, 2012
Dans les Pays du Sud, les maladies liées à la grossesse et à l’accouchement constituent la deuxième cause de mortalité (après le VIH) chez la femme en âge de procréer. 99% des femmes qui meurent de causes liées à l’accouchement vivent dans les Pays du Sud : la santé maternelle est l’un des domaines où l’écart entre riches et pauvres est le plus flagrant.
Quand il ne mène pas au décès de la mère, le manque de soin pendant la grossesse et l’accouchement affecte souvent le nouveau-né : dans le monde, chaque année, 8 millions d’enfants naissent avec des malformations congénitales, dont 95% dans les Pays du Sud. Selon l’OMS, ces malformations sont à 70% évitables et/ou traitables.
Le Vietnam est l’un des dix pays au monde qui a réussi à atteindre l’Objectif du Millénaire sur la santé maternelle (OMD 5) défini par les Nations Unies et est sur le point de rejoindre les pays à revenu moyen.
Toutefois il existe encore une grande disparité socio-économique entre la majorité ethnique des Kinh et les 53 autres ethnies (10 millions de personnes) qui représentent presque la moitié des pauvres au Vietnam.
C’est au sein de ces minorités que l’on trouve les femmes les plus vulnérables. La pauvreté des ménages, le manque d’éducation des mères et de leur entourage, les compétences souvent médiocres des équipes médicales dans les zones rurales jouent un rôle clé dans la perpétuation des malformations et dans le décès des enfants. Entre 80 et 120 enfants naissent chaque jour avec des malformations congénitales au Vietnam.
Dans les Pays du Sud en général, et encore davantage dans les groupes les plus pauvres et marginalisés de ces pays, les femmes payent cher leur condition et leurs enfants en sont les témoins mais aussi les victimes directes.