Guillaume Herbaut
Le photographe Guillaume Herbaut mène depuis plus de vingt ans un travail de long-cours en Ukraine. Ce projet lui a permis d’être un témoin direct de presque une décennie de tensions et de conflits avec son voisin russe, résultant entre autres de l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014. Le photographe documente ainsi les prémisses de l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février dernier, montrant l’organisation et la préparation des ukrainiens face à la menace russe.
Depuis le déclenchement du conflit armé dans toute l’Ukraine, Herbaut témoigne des différentes conséquences de la guerre sur le quotidien des civils : les dégâts massifs dans les villes, les coupures d’électricité en hiver, les hommages rendus aux soldats morts aux combats. Il montre aussi l’ampleur de la propagande russe à travers des lettres de soutien envoyées par des élèves aux soldats.
Mykola Savchouk, 53 ans, est chauffeur routier. Il vit depuis toujours ici, au 33 rue Oleksiy Mel.
Le 1er mars, il est enlevé par des soldats russes avec deux autres personnes en passant devant un poste de contrôle alors qu’il rentrait chez lui. Les Russes lui attachent les mains dans le dos, lui bandent les yeux et l’amènent dans un campement militaire dans la forêt où il est torturé. Après un long prélèvement de sang par un médecin militaire russe, il perd connaissance et est donné pour mort. Mykola se réveille 48 heures après au milieu de cadavres. Il est transporté dans un blindé en Biélorussie puis est envoyé en camion à la prison de Koursk en Russie, où il passera 20 jours dans une cellule avec 9 autre prisonniers.
À son retour, il découvre sa maison détruite après l’explosion le 11 mars à 8h du matin d’un char russe devant sa maison.
En décembre 2022, Guillaume Herbaut témoigne à Kiev du quotidien des ukrainiens qui n’ont pas quitté la capitale, et qui subissent les coupures d’électricité que la Russie utilise comme une arme de guerre.
Le 9 décembre 2022, Guillaume Herbaut Ariane Chemin, grand reporter au Monde, trouvent une centaine de lettres envoyées par des étudiants russes aux soldats russes combattant en Ukraine. Ces lettres révèlent la propagande orchestrée par Moscou.
En février, le photographe s’est rendu dans un centre de détention pour soldats russes dans l’Oblast de Lviv.
Gert Jochems
Présent dans la zone de conflit depuis fin février, le photographe documente les scènes d’un quotidien en temps de guerre dans plusieurs villes d’Ukraine : Lviv, Mykolaïv, Kiev, Irpin, Boutcha, Odessa, et dans le Donbass.
Il montre, d’une part, une menace et un danger constants et des destructions massives ; de l’autre, des civils qui tentent de s’organiser contre l’offensive. Certains barricadent maisons, églises et institutions artistiques, pour les protéger des bombardements, tandis que d’autres mettent en place des entraînements d’auto-défense, ou se regroupent dans une usine secrète pour produire des cocktails Molotov (appelés « Bandera Smoothies » pour éviter l’appellation Russe).
Lâm Duc Hiên
Dès les premiers jours du conflit, Lam Duc s’est rendu dans la ville de Lviv documenter les funérailles, presque quotidiennes depuis le début du conflit, à l’église des Saints-Apôtres-Pierre-et-Paul.
En avril, Lam Duc documente l’ampleur du massacre causé par les troupes russes dans l’oblast de Kyiv, dans la petite ville de Borodyanka, puis à Boutcha. Les rares immeubles restés debout sont calcinés ; la ville a été éventrée. Depuis le 6 avril et le départ des troupes russes, les forces de sécurité ukrainiennes déblaient le terrain, à la recherche de mines potentiellement posées par l’envahisseur. Les services de secours, eux, sont à la recherche de survivants.
En parallèle, il met en lumière le quotidien de ceux qui font circuler l’information en temps de guerre : des journalistes de télévision aux émissions de radio, en passant par les reporters sur le terrain.
Ismail Ferdous
En mars, Ferdous se rend à Chop, en Ukraine, et documente le quotidien des nouveaux volontaires militaires rassemblés au centre culturel de la ville.
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