Un âge de fer et de béton, 2010
C’est un univers morne à l’horizon plombé
Où nagent dans la nuit l’horreur et le blasphème.
« De profundis Clamavi », Charles Baudelaire (1821-1867)
Quelque chose s’est passé chez Rip Hopkins en débarquant au Musée de la préhistoire, le plus méconnu, le moins accessible, le plus « ancien » de France.
Une injonction venue de la nuit des temps l’a poussé à réaliser une série de scènes primitives dans lesquelles il a placé ses soixante modèles. De quelle histoire ou de quelle préhistoire s’agit-il ? Celle de l’acte artistique.
Dans chaque photo c’est ça. Et c’est pour ça qu’elles sont à la fois différentes et toutes les mêmes.
Différentes parce que l’archéologue qui travaille au milieu des silex n’est pas identique à la femme de ménage qui lessive les couloirs. Ce qui les fait se ressembler, c’est la nature de l’acte photographique qui, à l’instar de l’acte sexuel, est une tentative fantasmatique de reconstitution de l’unité originelle.
Si Rip Hopkins a demandé à Christophe Donner d’écrire à côté de ses images, c’est moins pour les commenter ou les interpréter que pour prolonger l’acte artistique qui s’est à chaque fois produit au Musée de la Préhistoire.