Silence Sida, 2001
« Silence Sida » est une série consacrée à l’inégalité de l’accès aux traitements et aux conséquences d’un véritable fléau. Tout en s’inscrivant dans la continuité des problématiques de santé, Samuel Bollendorff propose une écriture photographique personnelle sur la maladie.
Au-delà de la tradition du reportage, la série « Silence Sida » est uniquement constituée de portraits d’individus au regard tourné vers l’objectif, accompagnés de quelques mots, simples, sur leur condition de malade.
L’horreur des injustices face à l’accès aux soins se lit dans les textes, l’humanité dans la dignité de leurs regards.
Malawi et Ouganda, une génération décimée , 2001
Alors que le prix des trithérapies baisse et que les populations des pays du Nord commencent à ne plus mourir du Sida, le Malawi (11 millions d’habitants), au sud de la Tanzanie, demeure un des pays les plus touchés par le fléau.
Une prévention qui n’arrive pas à percer les voiles du tabou Sexe, et une catastrophe pour une génération qui se décime. Cette génération, touchées de plein fouet par la maladie, laisse derrière elle des enfants, livrés à des grands-parents qui n’ont ni la force, ni les moyens de les élever.
Le pays compte déjà quelques 700 000 orphelins. Les conséquences sociales du fléau se font déjà sentir. Outre le fait que les enfants n’ont pas accès à l’éducation, les professeurs meurent plus vite qu’ils ne sont formés.
Une génération décimée laisse derrière elle des enfants sans cadre, sans cellule familiale, sans éducation, sans avenir.
Russie, une jeunesse sacrifiée, 2000
La toxicomanie à Saint Pétersbourg est en pleine explosion. Les causes principales sont l’arrivée de l’héroïne par les pays du sud de l’ex-URSS et l’augmentation du chômage dans les banlieues dortoirs de Saint Pétersbourg.
On peut comparer la consommation et les consommateurs d’héroïne de Saint Pétersbourg aux jeunes consommateurs de haschich en France. Des jeunes en bande qui se shootent juste parce que « c’est sympa », que « ce n’est pas cher », et que « tout le monde le fait » …
Les dépistages permettent d’établir une courbe qui n’est pas prête à s’infléchir tant le changement des mentalités n’est pas la priorité de ce gouvernement.
Les toxicomanes n’ont pas accès aux médicaments.
Brésil, générique pour tous , 2001
Pays d’Amérique du Sud le plus touché par le fléau avec 600 000 cas, le Brésil a décidé de prendre la maladie à bras le corps.
En 1997, le nombre de morts ne cesse d’augmenter. Les laboratoires détenteurs de brevets relatifs à la maladie ne rendent pas leurs traitements accessibles à tous.
Alors, le gouvernement brésilien poussé par les organisations non-gouvernementales locales, décide de rétablir la justice sociale en passant outre les lois sur les brevets. Commence alors la copie des médicaments relatifs au SIDA. La conséquence sociale est directe. L’AZT et les trithérapies sont disponibles et distribuées.
Les individus les plus démunis, même dans les bidonvilles, ont accès gratuitement aux traitements. Le nombre de morts a diminué de moitié en trois ans.