Russie, les nuits blanches, 2012
« Ma nuit fut plus belle que le jour » écrit Dostoïevski au début de son roman.
Cette nuit n’est pas n’importe quelle nuit. C’est la nuit la plus longue de l’année, fin juin au moment du solstice d’été. Et proche du cercle polaire, comme ici à Saint Pétersbourg, cette nuit ressemble à un jour sans fin.
Les peuples du nord ont toujours particulièrement célébré le retour de la lumière après des mois de totale obscurité. Dans les campagnes russes on célèbre alors Ivan Kupala, rite païen qui trouverait son origine dans le culte de Kupala, dieu de l’amour et de la fertilité.
A l’image des feux de la Saint-Jean chez nous, la fête d’Ivan Kupala mélange croyances populaires et rites religieux. Elle est l’occasion de grands feux, de célébrations au soleil et de rituels de fécondité.
A Saint Pétersbourg les rites sont d’un autre ordre. Enterrements de vie de jeune fille, fêtes de fin d’année scolaire, on arpente sans fin la perspective Nevski.
Mais partout une même effervescence. Les nuits blanches semblent être une métaphore de la vie humaine, de sa brièveté et de sa fragilité. Tels des éphémères on se déploie le temps d’une nuit. Mais cette nuit-là, tout aura été dit.
« Mon dieu ! Une pleine minute de béatitude ! N’est-ce pas assez pour toute une vie d’homme ? » écrit Dostoïevski à la fin de son roman « Les nuits blanches ».
Ce travail a été réalisé grâce au Festival Photoreporter en Baie de Saint-Brieuc.