Portrait de la Camargue, 2021
De Saintes-Maries-de-la-Mer à Arles, à travers le Parc naturel régional de Camargue, des salins d’Aigues Mortes aux exploitations rizicoles, le photographe Paolo Verzone a passé une année en Camargue, étonnante région où l’eau et la terre ne forment qu’un.
Le delta du Rhône est un patchwork de marais et de plaines alluviales, de prairies humides, de rizières, de canaux, de lacs salés et de steppes. Le paysage remodelé en permanence par la mer, le Rhône et le vent, y est déroutant et accidenté, contrastant avec le calme de la Provence pourtant toute proche. Malgré des conditions climatiques parfois rudes, ce petit triangle de nature du Sud de la France abrite des milliers de flamants roses, de taureaux sauvages et de chevaux blancs qui font l’identité de la région.
Avec à peine plus de 10 000 habitants, il s’agit de l’une des régions les moins peuplées d’Europe. L’économie s’organise autour du tourisme mais surtout autour de l’agriculture, de l’élevage de taureaux et de chevaux, du riz et des broussailles, du sel et des pommes de terre.
Si la population n’est pas nombreuse, la culture camarguaise est particulièrement ancrée dans les mœurs et façonnée par de nombreuses coutumes.
Parmi elles, la fête de Saint-Georges est l’une des plus importantes et anciennes. Le saint patron des cavaliers est célébré le 1er Mai, lors d’une journée organisée par la Confrérie des Gardians (Antico Counfrarié di Gardian de Bouvino e Roussatino) qui remonte à l’an 1512. Les Gardians et les Manades se rassemblent alors en costumes traditionnels pour une prière à Saint Georges et la bénédiction des chevaux sur le parvis, avant de défiler dans la ville en direction des arènes antiques.
Fiers de leur héritage et de leurs traditions, les Gardians d’aujourd’hui n’en sont pas moins des professionnels attentifs de l’élevage des taureaux et chevaux de race Camargue. Les exploitations agricoles et les concours de démonstrations organisés pendant l’année témoignent de l’excellence et du savoir-faire légué́ générations après générations.
Avec une culture riche de traditions et un territoire exceptionnel, la Camargue a été progressivement protégée par la création notamment d’un parc naturel régional et de nombreux centres de recherches sur la faune et la flore y ont vu le jour.