Outlaws, 1999
Les Gens du voyage sont depuis longtemps un problème pour les autorités irlandaises. L’État tente de les sédentariser, parfois de gré, souvent de force, en mettant en place plusieurs moyens : une facilité d’accès aux logements et à l’éducation. Mais les démarches administratives et policières sont parfois très compliquées.
Les Gens du voyage irlandais voyageaient autrefois dans les zones rurales et exerçaient divers métiers et services, notamment la ferblanterie, le commerce de chevaux et le colportage, et vivaient dans des tentes et des chariots tirés par des chevaux. Aujourd’hui concentrés autour de Dublin, ils constituent le dernier groupe itinérant restant en Europe. Ils remorquent maintenant leurs caravanes avec des voitures et travaillent principalement dans le commerce de la ferraille. Cependant, ils persistent à garder des chevaux même s’ils ont peu de valeur commerciale car ils représentent le déclin de l’identité culturelle des gens du voyage, ainsi que le symbole du peu de liberté amoindrie
La loi sur le contrôle des chevaux a été adoptée en 1996 et est appliquée depuis lors à Dublin et dans ses environs : La zone de contrôle de la ville de Dublin. Selon cette ordonnance, tout propriétaire de cheval doit obtenir une licence pour son animal. Pour obtenir ce permis, le propriétaire doit payer une taxe annuelle et pour chaque cheval, il doit disposer d’au moins un quart d’hectare de pâturage et d’une étable. Si les conditions ne sont pas respectées, les autorités locales confisquent alors les chevaux, mais si le permis n’est pas obtenu dans un certain délai, l’animal est mis en vente ou abattu si personne n’en veut.
En conséquence les Gens du voyage cachent leurs chevaux des autorités. Ils les mettent dans leurs caravanes, dans les casses de voitures ou dans des maisons en ruine. L’autre conséquence de cette loi est la popularité croissante des courses de trot clandestines. Les courses sont tenues secrètes jusqu’à la dernière minute et se déroulent au petit matin ou tard le soir sur les routes de Dublin. Un cheval gagnant peut rapporter jusqu’à £20,000 à son propriétaire. Pour les gens du voyage Irlandais ces courses sont un pied de nez aux autorités et l’ultime façon de préserver leur culture.