MacKenzies Bay, 2024
Après avoir travaillé pendant des années comme photojournaliste en Afghanistan, Andrew Quilty rentre chez lui en Australie, et trouve près de Sydney un écho à la fragilité et à l’incertitude qui avaient marqué son séjour en zone de guerre: Mackenzies Bay, une petite baie située sur la côte entre Bondi Beach et Tamarama Beach.
À base de vieilles pellicules et de prises de vue aériennes réalisées sur plusieurs mois, la série Mackenzies Bay d’Andrew Quilty retrace l’évolution du paysage de cet endroit, où une plage n’apparaît que rarement et pour de courtes périodes, lorsque les marées et le sable s’alignent parfaitement. En effet, souvent au début de l’été australien, l’énergie des vagues et les vents du large balayent le sable des bancs voisins vers la baie. Les chercheurs ont relevé un lien possible avec les cycles El Niño, suggérant que les conditions météorologiques mondiales pourraient influencer le moment et l’ampleur de l’apparition de la plage. Lors d’années exceptionnelles, des conditions calmes ou de tempête peuvent produire des étendues de sable larges et profondes, comme cela s’est produit en 2023, lors de la première réapparition de la plage depuis 2019. Ce caractère éphémère l’épargne d’une surveillance stricte, faisant d’elle l’une des seules plages de Sydney où les chiens peuvent courir librement.
À travers des images de nageurs, de touristes et d’habitants prenant le soleil, le travail de Quilty capture les rituels quotidiens qui se déroulent dans un décor passager. Alors que le littoral disparaît et réapparaît sans prévenir, Quilty se souvient de la vie à Kaboul, où le familier pouvait s’évaporer en un instant.




































