L’Europe du plastique, 2019
Chaque année on estime que 8 millions de tonnes de plastique seraient rejetées dans les océans chaque année. Soit un camion benne par minute. L’Europe est le deuxième pollueur de la planète. Des déchets ménagers, des filets de pêche, des « larmes de sirène » (des microbilles servant de matière première dans l’industrie), des plastiques invisibles utilisées pour la fabrication des crèmes de gommage ou des pâtes de dentifrice et surtout, des plastiques à usage unique : 80 % des déchets trouvés en mer sont d’origine terrestre. Aujourd’hui, il est difficile de trouver un endroit sans aucune trace de plastique sur notre planète. Il y en a partout, dans tous les cours d’eau, du début de la chaîne alimentaire jusque dans le corps humain.
La mission micro plastique de la fondation Tara Océan, coordonnée par l’Observatoire Océanographique de Banyuls-sur-Mer a permis de récolter 2700 échantillons prélevés sur 45 sites situés entre terre et mer. Les échantillons et les données ont été récoltés au large des 9 estuaires de la Tamise, de l’Elbe, du Rhin, de la Seine, de l’Èbre, du Rhône, du Tibre, de la Garonne, et de la Loire, à leur embouchure, en aval et en amont de la première grande ville située sur les fleuves. La mer, les fleuves et leurs paysages ont beaux être merveilleux, les filets de prélèvement des scientifiques embarqués à bord de Tara regorgent de micro plastiques.
Alors comment se figurer cette catastrophe invisible ? Samuel Bollendorff qui a embarqué à bord du Tara, a tenté de faire dialoguer les images de l’infini beauté de ces paysages avec la réalité microscopique de ce qu’elle renferme.