Les soirées de Pamela, 2012
Garbatje est infirmier le jour à Bruges. La nuit, partout ailleurs, il est Pamela. Folle de son corps le soir venu, elle se pavane devant un public rugueux et chante Lisa Minelli en play-back.
C’est Pamela, mais aussi Ilda, Rudy, ou Brigitte.
Au hasard des contrats, elles se produisent dans des cafés pour des anniversaires surprises, dans des salles polyvalentes accueillant des associations d’exclus ou de handicapés comme dans des cabarets où notables du coin et agriculteurs se mélangent.
Cette troupe se frotte à un auditoire qui n’est pas là pour assister à un show avec ses codes de bonne conduite. Amical, mais parfois hostile ou libidineux, ce public des sans-grade n’a pas la docilité désormais convenue des soirées parisiennes de Michou.
Pendant que la salle s’échauffe, la troupe se prépare dans les coulisses avec des manières et des douceurs, des prévenances amoureuses. C’est comme si chacun prenait et donnait de l’amour en coulisses, comme une armure, pour être plus fort et convainquant de l’autre côté.