Les oubliés du Caire, 2009
Les bâtiments reposent sur le sable au pied du Sinaï. Autrefois, Haggana était une frontière. Aujourd’hui c’est l’un des plus vastes taudis de la ville.
Au Caire, 40 % de la population vit dans ces zones «informelles» dont la prolifération se nourrit de l’exode rurale, qui a débuté dans les années 60.
Les lignes à haute tension bourdonnent au-dessus des toits. Les eaux usées suintent et s’infiltrent.
Et pourtant ici il n’y a ni eau courante, ni électricité. Ces quartiers sont les poubelles du Caire et le recyclage des ordures participe de leur économie. La majorité de ses habitants vivent ainsi dans des conditions de précarité et d’insalubrité extrêmes.
Rares sont ceux qui peuvent accéder à un système de santé par ailleurs insuffisant dans le pays. Habiter ces quartiers les condamne à une exclusion dont très peu parviennent à se sortir. Et les autorités ont beau jeu de les ignorer puisque beaucoup sont inexistants aux yeux de l’administration.
En Egypte, l’acte de naissance étant payant, la plupart des habitants de ces taudis ne peuvent se permettre cette dépense et n’ont pas d’existence légale. Sur le million d’habitants ou plus d’Haggana, seuls 1 200 ont une carte d’électeur, ce qui exclut la population des prises de décision et fait que les politiques ne leur accordent que rarement leur attention.
Quartier de Moqattam
Les victimes du tremblement de terre de 1993 ont été relogées dans le quartier de Moqattam.
Aujourd’hui ces bâtiments construits à la hâte, sont devenus des taudis de béton.
Quartier d’Ezbet Al Haggana
Ezbet Al Haggana est l’un des plus vaste taudis du nord-est du Caire. On estime sa population à près d’un million.
Les lignes à hautes tensions qui courent au-dessus des toits provoquent de nombreuses maladies nerveuses chez ses habitants.
Quartier de Manshiet Nasser
A partir des années 1940, des migrants Coptes, originaires des provinces du sud de l’Egypte, s’installent dans ce quartier situé le long de la colline d’al-Moqattam. Depuis des décennies, les zabaleens (collecteurs d’ordures) trient, traitent, recyclent les déchets de la ville, qui ne dispose pas de système de traitement des ordures.
La Cité des morts
Il s’agit de l’un des plus anciens cimetières musulmans du Caire. Au fil des siècles, des quartiers d’habitations se sont créés au milieu des tombes. Les plus démuni et les nouveaux arrivants venus des campagnes y trouvent refuge. Certains entretiennent les tombes du cimetière en échange de quoi les familles des défunts leur donnent le droit d’occuper les petites bâtisses attenantes aux tombes.
Arab Abu Saeda
5200 enfants travaillent 12 heures par jour dans les usines de briques.
Ils viennent pour la plupart des bidonvilles du Caire, parfois des campagnes. La majorité d’entre eux n’ont pas 12 ans. Ils dorment le soir dans des dortoirs au milieu d’autres travailleurs adultes.