Les Invisibles, 2020
« Quand en mars dernier le gouvernement décida d’instaurer le couvre-feu je n’avais pas l’intention de photographier cette période. Le premier jour, le 17 mars 2020, je sortis une heure dehors pour y effectuer ma promenade quotidienne. Je vis depuis longtemps dans ce quartier de la Noue qui est à cheval sur les villes de Montreuil et de Bagnolet.
Je fus surpris lors de cette première promenade du nombre de personnes que je connaissais et qui venais me parler et me raconter leurs histoires.
Il est vrai qu’il y a quelques années nous y avions effectué pendant plusieurs mois un grand projet de collecte de paroles et de photographies auprès des habitants.
Après cette première journée, j’ai donc décidé que toutes mes sorties quotidiennes lors du confinement s’effectueraient dans mon quartier dans un rayon de 500 mètres autour de chez moi et que je garderai la trace de toutes ces rencontres que je ferai au cours de ces promenades sous la forme de photographies et de notes écrites. C’est ce que j’ai fait à partir du 18 mars, l’idée qui m’a plu dans ce petit projet était aussi de pouvoir parler de cette période très difficile à travers la voix des autres.
Ce travail raconte donc ces histoires de tous ceux dont on parle si rarement et dont une grande partie a continué à travailler (dans les supermarchés, les services de nettoyage, les transports, les soignants, les services de livraison, …) et que l’on peut souvent appeler les » Invisibles « . »
Bruno Boudjelal