Les Chambres d’amour, 1984-1987
Le dispositif Chambre d’amour était prêt depuis longtemps, depuis la photo La Cène (1981), j’étais mûr pour cette alchimie de la brûlure et du vide. Dès que la première photo a été nommée : La chambre d’amour, j’ai compris que je tenais « mon sujet », que tout le reste n’avait été qu’un détour pittoresque, que je pouvais m’arrêter là et inventer de ces chambres par milliers…
Renoncement romantique, volupté de l’absence, luxure de blancheur, l’âme délivrée des pesanteurs survolant les dernières traces des corps… et en même temps, les traces des corps qui persistent quand tout le reste est perdu.
Les Chambres en hiver, chambres d’or, 1987-1989
En 1987, j’ai retrouvé pour la deuxième fois le Japon. Je suis revenu ivre d’or et de fantasmagories bouddhistes. Tout naturellement, lesChambres d’amour que je n’arrivais pas à conclure, qui avaient donné lieu à trois ou quatre Chambres en hiver, sont devenues Chambres d’or. Je me suis plongé avec délices dans l’ambivalence de l’or. Espaces dépouillés, mystiques, où ne demeure que l’éblouissement de la présence, dernière limite matérielle, dernière surface visible avant l’incandescence pure, avant la blancheur.