Le trou noir, Dzerjinsk – Russie, 2018
Située à 400 kilomètres à l’est de Moscou, tout près de Nijni Novgorod, Dzerjinsk fut longtemps considérée comme la capitale soviétique de la chimie. Dès le début du XXe siècle, mais surtout à partir des années 1930, cette petite ville a accueilli des dizaines de conglomérats spécialisés dans la production d’armes chimiques, de matières plastiques et de détergents.
Pendant des années, les déchets chimiques ont été déversés dans la nature, contaminant durablement les sols. Une centaine de décharges ont été répertoriées, dont quelques sites sont considérés comme particulièrement dangereux. Parmi ceux-ci figurent le « trou noir » ; une sorte de fosse affreuse d’une vingtaine de mètres de profondeur à l’odeur suffocante, et la « mer blanche » ; 54 hectares recouverts d’une épaisse couche de chaux mélangée à des déchets.
Aucune étude n’a jamais été rendue publique sur les conséquences pour la santé de l’homme de ces contaminations. La population a été maintenue dans l’ignorance.
Après l’effondrement de l’URSS et de son industrie, Dzerjinsk tente aujourd’hui de ranimer son savoir-faire avec l’implantation d’une multitude de PME. En parallèle, les autorités russes tentent de nettoyer le « trou noir », mais personne ne sait réellement comment résoudre le problème.