Le fleuve mort, Rio Doce – Brésil, 2018
À Regencia, petite station balnéaire brésilienne, la catastrophe au cours de laquelle une boue toxique a ravagé le Rio Doce, hante la ville et l’ensemble des rives du fleuve. Depuis le 5 novembre 2015, et la rupture du barrage retenant des déchets d’une mine de fer du groupe Samarco, alliance des géants australien BHP Billiton et brésilien Vale, la vie n’est plus la même.
La catastrophe industrielle et écologique n’a pas seulement englouti trois villages, tué 19 personnes et ravagé la faune et la flore, elle a aussi détruit une routine, un bonheur paisible. À Regencia, règnent désormais l’indolence, l’ennui et la mélancolie de la vie d’avant.
Comment en est-on arrivé là ? Samarco ne cesse de minimiser sa faute, d’arguer que cette catastrophe s’ajoute aux ravages provoqués par plus de cent ans d’exploitation de l’or, du fer et autres métaux de la région du Minas Gerais qui ont pollué à jamais un fleuve historique. La société n’a pas totalement tort. Mais l’argument ne la rend pas moins coupable, pas plus que les autres entreprises minières soutenues par les gouvernements brésiliens.