La forêt de la nuit, Fukushima – Japon, 2018
Le 11 mars 2011, un puissant séisme frappe le Japon. La centrale nucléaire de Fukushima, implantée au bord du Pacifique, est dévastée. Après Tchernobyl, en 1986, il y aura désormais Fukushima. Les terres sont contaminées au césium 137 pour trois siècles et le démantèlement des réacteurs n’interviendra pas avant 2050, voire 2060.
Contrairement aux autorités soviétiques, qui avaient créé une zone d’exclusion, toujours en vigueur, dans un rayon de 30 km autour de la centrale de Tchernobyl, le Japon, qui vient de relancer son programme nucléaire, a opté pour une politique de reconquête des territoires contaminés. Progressivement, les ordres d’évacuation – limités à 20 km autour de l’installation – sont levés.
Même dans les villes fantômes d’Okuma et Futaba, où sont implantés les réacteurs, le gouvernement envisage de rouvrir d’ici à 2023 certaines enclaves en zones dites pudiquement de « retour très difficile ». Pour ce faire, le gouvernement s’est lancé dans un chantier abyssal. Mais, parmi les 160 000 évacués, très peu veulent revenir.
Officiellement, l’ « accident » n’a fait aucune victime. Mais combien d’enfances volées dans un pays en proie à un effondrement démographique ? Sept ans après la catastrophe, Samuel Bollendorff est retourné à Fukushima pour retrouver ceux que le gouvernement japonais tente de cacher, comme cette terre contaminée : les enfants évacués, harcelés, malades du cancer de la thyroïde.