Killing Kittens, 2009
En des temps moins éclairés, et dans sa sagesse oppressive, l’Eglise Catholique a propagé le mythe selon lequel chaque fois qu’une femme se donne du plaisir elle-même, Dieu tue un chaton.
Le terme de « tueuse de chaton » est devenu synonyme de masturbation féminine, et a été adopté par un mouvement de femmes libertines de Londres, mené par Emma Sayles, qui a créé un sex-club élitiste où les femmes sont les seuls membres. Les hommes ne sont autorisés à pénétrer en ces lieux qu’après avoir été invités par l’une d’entre elles. C’est le seul club d’Angleterre où les femmes peuvent profiter de leur liberté sexuelle dans une atmosphère contrôlée et sure. Pour devenir membre, les femmes sont jugées sur leur appartenance à une profession supérieure, sur leur curiosité sexuelle, et sur leur apparence.
Le sex-club Killing Kittens investit le cadre à la grandeur décadente de l’ambassade abandonnée dans le quartier Mayfair de Londres. Les membres et les invités arrivent masqués et dégustent du champagne dans une pièce éclairée à la bougie, avant de descendre dans le Jacuzzi, ou de monter à l’étage où un lit empli l’espace et où les convives finissent par dessiner une mer de corps nus, embrassant ainsi les plaisirs orgiaques.
Il m’a été donné la permission exceptionnelle de photographier l’une de ces soirées à l’aide d’un petit appareil photo, avec la demande expresse de ne dévoiler aucune identité, et de ne troubler en aucune manière les jeux privés des membres.