Jardins trompeurs – Vietnam, 2025
C’est une résidence à la Villa Saïgon en 2025 qui me permet de parcourir le Vietnam et de rentrer en immersion avec la nature. Je rencontre toutes sorte d’êtres, profonds jusqu’à la gravité. Les postures sont silencieuses, simples, personne ne se dévoile tout à fait.
Si cette relation à l’animal est principalement utilitaire dans les campagnes, elle se teinte parfois d’affection et de discrète complicité. Elle est souvent traversée par la philosophie bouddhiste, qui célèbre l’harmonie entre l’homme et la nature, à l’image de ce dicton : « Les humains et les animaux sont des compagnons sur le long chemin de la vie. »
Ce projet m’a ouvert les portes de jardins luxuriants, véritables sanctuaires intimes, où la nature se déploie dans une profusion de verts. Ces verts, comme un camouflage naturel, évoquent à la fois la jungle, la guerre, les ruses de la guérilla, mais aussi les replis secrets de l’âme. Car dans ces feuillages denses, sous chaque feuille et derrière chaque fleur, se tapissent des émotions enfouies, des pensées silencieuses, des attachements invisibles. Parfois, cette intimité devient souterraine, parfois le camouflage végétal sert à préserver — à protéger ce qui est précieux, discret, intime.
Le jardin devient alors un miroir de l’âme : un lieu où l’on dissimule et protège l’essence de ce que l’on est. Un espace à la fois extérieur et intérieur, où se joue une danse silencieuse entre l’homme et l’animal, entre la nature et l’esprit — une chorégraphie de lumières, de gestes, de regards.