Illusion, 2022
Cette série est une réflexion sur la peinture et la photographie. Deux arts qui se font écho par la dimension symbolique, émotionnelle et esthétique qu’ils véhiculent.
Au 19e siècle les peintres s’inspirent de la photographie pour composer leurs tableaux et les photographes s’inspirent de la peinture pour mettre en scène leurs images. Pour Baudelaire, la photographie est la « servante idéale de la peinture ». Cette interaction se confirme au 20e siècle avec notamment les oeuvres de Hopper, Bacon et Richter, dans lesquelles peinture et photographie sont étroitement liées.
Au 21e siècle, avec l’apparition des nouvelles technologies, les oeuvres créent davantage l’illusion et produisent une confusion dans l’esprit du spectateur qui n’identifie plus clairement la nature de l’oeuvre ni les éléments qui la composent.
Cette série photographique cherche à montrer à quel point la peinture a envahi notre imaginaire et combien notre inconscient est dominé par une multitude de référents picturaux. En contemplant une oeuvre, l’esprit projette instantanément d’autres images dont il a le souvenir et qui l’ont marqué. Il compare, cherche des similitudes, pour mieux assimiler l’oeuvre et la mémoriser. Et bien souvent c’est une image picturale qui surgit de sa mémoire. Un tableau.
Dans cette série, réalisée à partir de détails de films et de documentaires, je me suis intéressé à transposer photographiquement la peinture d’histoire, la peinture académique, faite de portraits, de paysages, de marines, d’intérieur bourgeois et de scène de genre. Les peintres baroques, impressionnistes et victoriens m’ont particulièrement inspiré. Une peinture figurative et sensible, facilement identifiable, dont les thèmes symboliques et allégoriques ont traversé les siècles.