Idoles et Sacrifices, 1989-1991
Les Idoles et les Sacrifices marquent la fin d’un long cycle d’abstraction, d’idéalisation, qui avait conduit des premières parties de plaisir sur la plage aux poudroiements d’or des Chambres. La fin aussi d’une innocence, d’une confiance magique dans le pouvoir de l’image, dans cette idée « leibnitzienne » que chaque image contient toutes les autres, contient le monde.
Déguisées en retour aux sources de la photo, aux genres classiques, le Portrait et le Paysage, Les Idoles et Les Sacrifices constituent une mise à plat, une radicalisation, une simplification des moyens qui me conduiront à La Fin de L’Image.
L’envie d’affronter, au moins une fois, le corps seul, la beauté sans artifice. De répondre à ma façon à la question du vivant : puisque les vivants sont in-photographiables, on peut tenter de photographier des dieux !
Les paysages rouges se sont imposés par la suite, parce qu’Idole et Sacrifice sont un couple inséparable, mais aussi comme une métaphore de l’impuissance de la photo, de son irrémédiable déficience face à l’intensité du vivant : le rouge des Sacrifices devenant la blessure, le désespoir de la photographie elle-même.